LA COMPLAINTE DU CITOYEN
OU LA NAISSANCE D'UNE REVOLTE
Ces quelques vers que je peux lire
Dans cette société de débiles,
Sont comme les notes d'une lyre
Bien accrochées à leur fil.
Ecrire des vers à notre époque,
Rêver de calme et de tendresse,
C'est vite passer pour un cynoque
Auprès des moutons que je laisse.
Leur triste sort, qu'ils se le gardent,
Qu'il aille au diable, mais sans moi.
Se laisser tondre, je les regarde,
Avec regret, avec émoi.
Un jour peut-être ils ouvriront
Leurs yeux clos depuis trop longtemps.
Ils comprendront que vivre c'est bon
En marchant droit et en souriant.
Vas-tu attendre que l'on te pousse,
Vas-tu attendre que l'on te blesse ?
Il faut venir à la rescousse
De ceux qui sont dans la détresse.
As-tu vu toutes ces tueries,
Ces meurtres abjects, ces viols atroces ?
Comment peu-il être permis
De laisser vivre ces bêtes féroces ?
N'attendez pas votre destin
Ne restez pas là comme des couards.
Ta fille ou ton fils, un matin,
Sera peut-être tué dans un square.
Tuer au nom d'une religion,
Servir son dieu en fanatique,
Pour les sauvages c'est une passion,
Pour les primaires c'est une logique.
Si l'on m'insulte, si l'on me pousse,
Alors en moi je sens monter
Une grande et terrible secousse.
L'heure de la révolte a sonné.
A toi citoyen Président,
Nous te lançons cette supplique,
Fais ton devoir en protégeant,
Les enfants de la république.
Tout devient noir, tout est sinistre.
Nous ne demandons pas l'obole.
Remues tes gens et tes ministres.
Les citoyens en ont raz le bol.
Pourquoi nos anciens sont-ils morts
En parlant de fraternité ?
Ont-ils eut raison ou bien tort
De se battre, de se sacrifier ?
Menteurs, manants vous pouvez fuir.
Mon cœur est rempli de colère.
Ca y est, je suis capable du pire.
La tolérance, c'était hier.